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Rétrospection,divination


Nous étions au départ une bande de gamins impétueux, cabochards, mais avant tout candides. Certains se connaissaient depuis leur plus tendre enfance, les autres s’intégraient peu à peu.
Notre troupe réunissait des mentalités divergentes, des allures totalement différentes ; mais au fond, on était tous semblables : nourris-lavés-logés, on croquait la vie à pleines dents, sans remords et le plus souvent de façon insouciante. Et la puberté ne nous a pas arrangés de ce côté-là.
Shrykull était, je crois, le plus porté sur la chose. Tous les jeudis matins, B(one), Jumpy, Babar, (=Dia Zer=), Said, Akan et Komar attendait impatiemment son arrivée au collège pour qu’il leur raconte ce qui s’était passé dans les films de charme de la veille. Sa puberté avait commencé vers l’âge de dix ans, ce qui ne l’avait pas aidé. Les autres, plus chanceux, l’ont eu un peu après, dans la normale.
Au collège, on avait la cantine en horreur, la bouffe infâme et le cuisto à la physionomie naturellement caricaturale en étant les causes. Le pachyderme de cuisinier était un affreux bonhomme au manières primitives et à l’amabilité récalcitrante qui avaient poussé Komar et Shrykull à le caricaturer avec ses élèves de section éducative spécialisé, groupe de pseudo- gros-bras à l’intelligence limitée. La nourriture de Mr Cassard (c’est ainsi que l’ogre se nommait), était aussi rebutante que son chef. Combien de fois Komar et Shrykull (le plus remonté contre cette cantine) ont ramené, indignés, des grappes de raisins accueillant une faune de vers de terre se trémoussant entre les grains ? Et chaque fois Cassarator (son petit surnom) leur répondait : « Cela prouve que c’est écologique ».
Shrykull en était tellement obsédé qu’il avait même fait une maquette de cette cantine.
Komar et lui étaient si révoltés qu’ils firent avec Said un film dans les locos de ce réfectoire abject. La vidéo était si révélatrice que leur prof d’arts plastiques leur a confié qu’ils pouvaient faire fermer la cantine avec cette cassette. Mais ces jeunes adolescents responsables (ou plutôt peureux) n’en firent rien et se contentèrent de prendre leur mal en patience…
Question cigarettes, ce n’était pas trop notre truc au départ. Les bières, quelques packs pendant les fêtes en troisième sinon pas trop. Certaines pouffiasses nous incitaient à fumer, mais en fait on tirait sur les cigarettes pour qu’elles nous donnent un chewing-gum par la suite. Nous, on préférait s’amuser à lancer pétards, fusées et autres conneries au parc de la Jaguère, voilà les seules choses pour lesquelles on utilisait du feu.
On pensait de plus en plus au cul, devenant presque une obsession. On faisait tourner les « gros boulons magazines » et autres revues salaces, sans oublier les films qui n’étaient qu’une suite de séquences de sodomisations, fellations, doubles pénétrations et autres pratiques hautement pédagogiques.
Puis on s’est retrouvé au lycée, le monde des grands. Et là, tout s’est précipité :
- « eh toi ! tu chercherais pas du shit ?
- non, je fume pas. »
Voilà ce que tout le monde te proposait dans la cour. Puis tu finis par t’apercevoir que des mecs de ta classe bédavent aussi. Alors tu te dis, pourquoi pas moi ?
Alors que deux nouveaux membres venaient d’arrivés, nommé Pocky et [WouArren]; ce dernier avec Babar et Shrykull se sont mis à la fumette ensemble. Ils grattaient les cours de boches pour aller à la chapelle et s’en rouler un ou deux avec le type qui les a un peu initiés. « rouleur-allumeur » qu’il leur sortait. Résultat, il fumait presque tout à lui tout seul. Je sais pas pourquoi, Shrykull s’est rapidement mis au roulage. Mais il n’était pas plus malin pour autant. Une fois, [WouARen], Babar et Shrykull sont allés s’en rouler un à la Jaguère. Déjà, ils utilisaient du tabac à rouler (on était encore des bleus à cette époque), mais ensuite dans un trois feuilles, il y avait l’équivalent d’une dizaine de roulées. Etrangement, le bédo ne leur faisait pas trop d’effet. Heureusement, car Shrykull avait fait tomber son bout dans le gazon. Conclusion : tu voyais trois blaireaux en train de dératiser l’herbe sur 1 mètre carré.
Mais au jour de l’an, celui de l’année 2000, chez B(one) (alias le planteur à cette époque-là), la déchire fut totale. Pinard-orangina, Tequila-limonade, respectivement la boisson des rois et la boisson des dieux ; garos et un peu de weed : la première cuite pour certains (Shrykull s’est retrouvé à dormir dans la cabane de son jardin), le strip-tease pour les autres (Jumpy, B(one), Pocky et Said pour stimuler les amies que nous avions). Tout le monde en garda un bon souvenir, ne serait-ce que pour le strip-tease d’une de ces amies.
Puis, en fin de seconde, un petit séjour d’une semaine à Saint-Jean de Mont, entre couilles bien sûr (Jumpy, B(one), Pocky, (=Dia Zer=), Said, [WouARen], Akan et Shrykull) qui fut une sorte de pèlerinage pour atteindre un niveau intellectuel jamais acquis… même pas par nous.
A peine arrivés, Shrykull sortit d’une gourde cigarettes, feuilles, tabac à rouler, weed et shit, et (=Dia Zer=) s’occupa de la « lecture » en nous amenant une pile de mag’ de cul.
Notre séjour se résuma à : branlette, bédave, branlette, manger, bédave, branlette et dodo jusqu’au dernier jour, lequel on dut acheter des bières pour se bourrer la gueule car on était à cours de teusch et de foutre.
Certains ont collé les pages de mag’s (Said s’est soulagé sur une double-page de Sylvia Saint, dite la poupée russe, où on pouvait même voir ses entrailles) qui n’étaient pas exposées en trophées sur les murs de la maisonnette alors que d’autres s’amusaient à sauter dans les marais quand ils étaient dans leur cosmos (Shrykull par deux fois). Ce goret de Said nous faisait aussi, en artificier expérimenté, quelques « flambantes » démonstrations de pets enflammées… Cependant, Babar n’a pas pu venir (heureusement pour nos anus, malheureusement pour le délire), et ce fut le seul regret, avec l’absence de jeunes femmes plantureuses pour nous faire la cuisine, la vaisselle et assouvir quelques besoins naturels.
La fête suivante qui fut assez marquante était celle de [WouARen]. Les bangs y étaient délectables, les boissons rafraîchissantes et Shrykull avait amené de la poudre à sniffer « faite maison », laquelle devenait effervescente lorsqu’elle entrait dans les muqueuses nasales. Babar s’amusait à jouer aux montagnes russes : un joint (il rampait par terre), une ligne (il devenait tout-feu tout-flamme) avant de se retourner le cerveau avec une douille.
Enfin, il y a eu la fameuse fête du nouveau millénaire chez 2.4. où ce dernier a tellement bu qu’il avait Parkinson. Son acolyte dans la course vers la cuite était Jumpy qui a gerbé sur Shrykull avant de comater. Il y avait aussi le Père Komar, qu’on a réussi à tourner vers le côté obscur de la toxicomanie.
Le seul hic, ce fut les potes que le Russe nous a amené et qui sont revenus après que celui-là se soit cassé.
Ces connards se sont tapés l’incruste et ça a énervé Babar qui s’est mis à parler en verlan de kaïra que lui-même devait avoir du mal à comprendre.
Entre-temps, il y avait des petites soirées tranquilles chez le père de Akan à Trentemoult, où B(one) a gerbé de la pizza par le nez et Shrykull la même chose par la bouche mais avec la pression d’un karcher, ou bien Akan qui nous a fait une magnifique prestation de l’orchestre du Titanique lorsqu’il coulait.

Et finalement, tout s’est cassé la gueule. On s’est mis à dealer, à passer aux drogues plus dures. Je me souviens, au début on disait « ouais, moi je me contente de la fumette, les drogues dures c’est pour les tox, moi je suis pas cinglé ». Mais des connards t’en font prendre sans que tu t’en aperçoives alors tu deviens dépendant et tu finis par leur en acheter. D’autres de la clique ne ressentaient plus grand chose avec les jo’s et ont essayé l’ecsta, le L.S.D., la piquouse pour avoir des « sensations fortes ».
Et on s’est retrouvé zonards, toujours défoncés à ne plus se souvenir de son nom. On avait finit par ressembler à ceux dont on se moquait un peu.
Les petites soirées fumette tranquille chez Akan se sont terminées en delirium collectif après avoir bouffé des champignons hallu’ ; avec certains qui se prenaient pour un clebs ou un éléphant selon sa morphologie ; d’autres se charcutaient en se croyant immortels…
Plus ça allait, plus on grimpait sur l’échelle du deal et plus on descendait niveau santé. Des bombes lacrimos on est passé aux guns (« simple sécurité » on se répétait). Et un jour, l’un d’entre nous, alors qu’il était déchiré s’est mis à braquer une racaille en déconnant. Le mec sapé en pyjama a pas apprécié et a planté notre pote qui a fini par clamser dans sa marre de sang. On a décidé de venger notre ami. Mais la racaille avait des connaissances, et ça c’est finit en règlement de compte à coups de bastos qu’étaient tirées de partout. Certains d’entre nous ont eu la chance de les avoir reçues dans un bras ou une jambe. Ils se sont simplement retrouvés à l’hosto et sont désormais en cure de désintox. Les autres… putain de merde… les autres eux, n’ont pas reçu la visite de cette salope de chance, un petit trou rouge sur la tempe, deux trois balles qui ont transpercé la cage thoracique et voilà, à cause de ces fils de pute ils sont maintenant morts et enterrés à six pieds sous terre.
Question sensations fortes, ce coup-là on a été servis, oh ça oui, ces enculés nous ont bien servis. Au départ on était « unis comme les deux couilles d’une bite » et maintenant on est quasiment tous morts, en cure de désintox ou en H.P. (pour ma part en tout cas).
Et vivre entre quatre murs, même en étant nourri-lavé-logé, si c’est pour rester enfermé et ne pas se délirer avec ses potes je préfère encore crever.
Voilà, j’ai fini d’écrire ce qui reste de souvenir de ma vie, maintenant je n’ai plus qu’à causer ma mort en espérant que ma prochaine vie se barrera moins en sucette.
Je ne cesse de fredonner une chanson depuis que j’ai cette putain chemise avec les manches attachées dans le dos. Vous savez, la chemise que les bonhommes en blanc te mettent avant que tu prennes tes cachets de toutes les couleurs et qui te font dormirent ah, ah ,ah. Une chose est sûre, si je pouvais changer mon passé, je n’hésiterais pas deux secondes. Mais lisez plutôt cette chanson, je suis sûr que vous la connaissez, elle est de Serge Gainsbourg :
« Aux enfants de la chance
Qui n’ont jamais connu les transes
Des shoots et du shit
Je dirais en substances
Ceci

Touchez pas à la poussière d’ange
Angel dust en
Shoot ou en shit
Zéro héros à l’infini

Je dis dites-leur et dis-leur
De casser la gueule aux dealers
Qui dans l’ombre attendent leur
Heure
L’hor-
Reur
D’mi
Nuit

Aux enfants de la chance
Qui n’ont jamais connu les transes
Des shoots et du shit
Je dirais en substances
Ceci

Ne commettez pas d’imprudences
Surtout n’ayez pas l’impudence
De vous foutre en l’air avant l’heure dites
Comme Samantha
Edith
Et dites

Je dis dites-leur et dis-leur
De casser la gueule aux dealers
Qui dans l’ombre attendent leur
Heure
L’hor-
Reur
D’mi
Nuit

Aux enfants de la chance
Qui n’ont jamais connu les transes
Des shoots et du shit
Je dirais en substances
Ceci

N’approchez pas le magic mushroom
N’essayez surtout las le free base
Car c’est lui qui vous baise
C’est lui qui vous baise
A l’aise

Je dis dites-leur et dis-leur
De casser la gueule aux dealers
Qui dans l’ombre attendent leur
Heure
L’hor-
Reur
D’mi
Nuit

Aux enfants de la chance
Qui n’ont jamais connu les transes
Des shoots et du shit
Je dirais en substances
Ceci

Touchez pas au dragon chasing
Chasse au dragon
Qui se prend en shoot ou en shit
Zéro héros à l’infini

Je dis dites-leur et dis-leur
De casser la gueule aux dealers
Qui dans l’ombre attendent leur
Heure
L’hor-
Reur
D’mi
Nuit »
Voilà. On se croyait mûrs, sages et heureux ; on n’était que jeunes, cons et bornés d’illusions.

© Shrykull : Rétrospection,divination


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