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Lui, était un homme de taille moyenne, les cheveux noirs, assez longs. Il avait des yeux d’un noir profond, dont le seul regard suffisait parfois à totalement déboussoler la personne qui le croisait. Il était mince, mais musclé, cela se voyait du fait des vêtements serrés qu’il avait l’habitude de porter. Il était souvent de noir vêtu, jean, col roulé et chaussures de ville. Il suivait des études de psychologie à l’université, il était en deuxième année. Tous les matins, pour y aller, il passait par le pont d’un petit parc, où coulait en-dessous un ruisseau.
Elle, était grande, cheveux mi-longs, châtains, les yeux noisettes. Elle avait un regard intriguant. Il était à la fois effarouché et complice. Son visage dégageait une sensation de platitude, de béatitude. Elle semblait toujours calme, sereine, mais son regard parallèlement, la rendait inquiète, préoccupé, ce qui créait une situation paradoxale qui ne la rendait que plus attirante. Elle faisait des études de droits, comme le souhaitait tant sa mère.
Tous deux se croisaient depuis quelque temps, ils prenaient tous deux le chemin du parc, avant de prendre le tramway qui se situait juste après. Ils s’échangeaient des regards, sans jamais s’adresser la parole. Ils n’avaient pas besoin de parler, ils savaient tous deux ce à quoi pensait l’autre. Et le fait de se regarder, de laisser l’autre dans ses pensées, dans ses rêves, dans ses fantasmes, ne faisait qu’attiser leur désir d’aller plus loin, de faire cette expérience. Celle de partager quelque chose d’intime, de personnel, l’espace d’une nuit, et le lendemain redevenir deux inconnus au regard complice, parfois honteux.
Un matin, il décida de passer à l’acte. Il était dans le parc, assis sur un banc, le jour se levait doucement. Le vent frais et vivifiant caressait les branches des arbres.
Il était parti plus tôt que d’habitude, pour ne pas la manquer. Puis elle arriva enfin. Elle descendait les marches qui menaient au pont. Elle avait des bottes noires, à hauts talons, une jupe en coton qui lui arrivait aux genoux, elle portait une veste claire et sur son épaule droite pendait la liane de son sac de cours. Ses pas étaient cadencés par le bruit de ses talons sur les marches. C’était un bruit régulier qui résonnait dans tout le parc.
Son cœur, métronome de chair et de sang, battait de plus en plus vite, d’un rythme irrégulier et plus rapide. Il était subjugué par les mouvements de cette silhouette qui ondulait en franchissant le pont. Puis il reprit ses esprits, baissa la tête jusqu’au moment où elle arriva près de lui. Alors, il leva la tête et lui demanda :
- « Auriez-vous l’heure s’il vous plaît ? Je crois bien que ma montre s’est arrêtée.
- Sept heures et demie. » répondit-elle. Puis elle ajouta :
- « Vous attendez quelqu’un ?
- Oui .» répondit-il en réglant sa montre. Puis il leva la tête et continua :
- « Oui, vous. »
Un silence se fut, les deux amants secrets entendaient même le bruit de l’eau qui ruisselait sous le pont. Le vent s’était calmé depuis quelques minutes, et une bise légère se levait alors, faisant monter des frissons le long du dos de la jeune femme.
L’homme la vit frémir et reprit alors :
- « Tu as froid ?
- Oui, un peu. » répondit-elle.
Il se leva, enlevant son manteau et le posa sur ses épaules. Puis déposa ses mains sur les bras de la demoiselle et la frotta pour la réchauffer.
- « Ca va mieux ?
- Oui, merci. »
Elle blottit alors sa tête sur son torse, passant ses bras autour de son bassin. Lui, posa sa tête contre la sienne, plongeant son visage dans ses cheveux, comme pour s’imprégner de son parfum. Ce parfum était envoûtant, suave, il provoquait au fond de sa poitrine cette étrange sensation, identique à celle que l’on ressent dans les attractions « fortes » des foires. C’était une sensation de vertige, accompagnée d’une poussée d’adrénaline inégalable. Il se sentait à la fois frêle et invincible.
L’étreinte dura quelques instants, silencieusement.
Puis il la prit par la main et lui dit d’un regard d’enfant s’apprêtant à dévoiler son jardin secret :
- « Suis-moi .»
Et ils partirent tous deux chez lui. Ils couraient dans la rue, se regardant d’un air complice, main dans la main. Ils arrivèrent au pas de sa porte, il ouvrit précipitamment.
Dès lors, les deux amants inconnus se jetèrent l’un sur l’autre, s’embrassaient d’une façon presque bestiale, ils n’étaient obsédés que par l’envie de ne former plus qu’un seul être, et cela de la manière la plus merveilleuse: en faisant l’amour.
Le fait d’être tous deux ici, à cet instant, ne faisait qu’attiser cette envie. Elle sauta dans ses bras, passa ses jambes autour de son bassin, déchira sa chemise avec ardeur. Lui s’affala sur le sol carrelé de sa salle à manger, lui enlevant sa veste claire, son débardeur, puis lui dégrafa son soutien-gorge.
Elle, faisait glisser sa lèvre inférieure sur son torse, allant de bas en haut, de la sangle abdominale à ses pectoraux avant de revenir à sa bouche, en jouant avec leur langue.
Puis il commença à lui caresser les seins, partant de la base vers les tétons, les frôlant des paumes, formant des cercles concentriques avec ses index, puis les pinçant entre le pouce et l’index faisait de léger pincé-roulés. Il mordillait délicatement les seins avec ses lèvres, les caressait, les tenait fort, et peu à peu redevenait enfant avec. La belle déesse les sentait se durcir, son extase s’agrandir.
Elle déboutonna le pantalon de l’aimé, détacha sa jupe, ils enlevèrent leurs sous-vêtements quand soudain, avec enthousiasme, il la prit dans ses bras et l’allongea par terre. Il l’embrassa de nouveau avant de descendre doucement le long de son corps pour se rapprocher lentement de cet orifice tant convoité par l’homme. Il s’agenouilla à ses pieds, inclina la tête vers ce délicieux endroit et y posa sereinement sa bouche. Il y pénétra sa langue, et dans des mouvements de bouche rappelant les mouvements de la mer, il s’y abandonna un instant.
La jeune femme sentait ses petites lèvres se contracter, son clitoris que le jeune Apollon léchait affectueusement s’affermir. Elle entendait le souffle de l’homme se couper par intermittences, comme si ses pulsions en venaient même à perturber sa respiration.
Les deux tendres amants sentaient leur excitation atteindre leur paroxysme. Ils étaient tous deux près à passer à la dernière phase, celle qui aboutit lors de l’orgasme à la création d’un être androgyne, né de l’amour et du désir des deux amants.
Le jeune homme s’introduisit alors le plus délicatement et le plus tendrement possible. Elle l’allongea à son tour sur le sol, prenant la position amazone afin d’obtenir le maximum de sensations. Elle tangua en cette position un long moment ; les deux tendres jeunes gens prenaient un rythme de mouvements et de souffle coordonnés, jusqu’au moment ou leur souffle et leurs impulsions s’arrêtèrent simultanément et brusquement, ils avaient atteint l’orgasme. Ce brusque arrêt fut accompagné de soupirs qui paraissaient agonisant, mais qui n’étaient que le soulagement de leurs corps exténués et la manifestation de leur jouissance. Leur corps en sueur étaient vides d’énergie, leurs regards étaient emplis de béatitude et de joie. Ils se souriaient sans trop savoir pourquoi, se caressaient mutuellement le visage. Ils venaient de partager quelque chose d’unique et de précieux, et cela sans même se connaître.
Amants le temps d’un échange de regards, amants le temps d’une matinée ; l’homme mourut après s’être fait renverser dans la rue quelques jours plus tard, sans même qu’ils aient eu le temps de se revoir, sans même qu’ils aient eut le temps de se connaître.
La jeune femme après avoir appris la triste nouvelle dans les journaux, se précipita dans le parc où ils s’étaient rencontrés. On lui avait enlevé une chance de connaître le bonheur, on lui avait retiré une partie de son être. Elle alla au milieu du pont et se jeta dans le ruisseau. Elle mourut des suites de ses fractures, avant même qu’on découvre son corps. Qu’importe, elle avait rejoint pour l’éternité son bien-aimé, avec qui elle a partagé, bien plus qu’un simple regard.