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Un plan d’enfer


Vendredi 07/05/02 à 11.37 pm, bar irlandais en plein centre ville de Fearstown :
« Ecoutes Weird, le monde dans lequel on vit est pourri. Il y a deux races d’humains : ceux qui subissent en silence et ceux qui se servent. Moi, j’en ai marre de me taire. Ash et Stuff sont du même avis. On attend plus que toi et on commence. »
Les deux hommes, Sinner et Weird étaient accoudés à une petite table au fond du bar, dans un coin sombre, envahi par la fumée des cigarettes consommées par les protagonistes. Weird écoutait Sinner en contemplant la braise incandescente de sa cigarette, puis, machinalement, l’éteignit sur le bord du cendrier en verre. Puis il leva les yeux vers Weird, laissant s’échapper de ses narines la fine fumée blanche de sa dernière bouffée :
« Ce n’est pas si simple de répondre. Dealer du shit, du crack, de l’héro, de l’ecsta, des survet’s tombés du camion, je sais le faire, tout le monde sait le faire et le fait ; mais là, on s’attaque à un plus gros morceau. »
L’attitude qu’arborait Weird surprit son ami. Il n’était pas de coutume que Weird soit si posé et prudent. Il avait commencé à changer à partir du soir où il avait trucider un dealer qui avait tenté de le saigner. Depuis ce soir-là, tout le monde le respecte et le craint, depuis ce soir-là, il n’est plus le même.
Si désormais on le craignait, c’était qu’il l’avait tué avec un acharnement et une rage tellement puissante qu’on a eu du mal à identifier le macchabée.
Weird était plongé dans ses pensées, le regard vide, il n’écoutait plus Sinner, il ne pensait plus qu’à une seule chose :l’homme qu’il avait tué ce soir-là. Sinner avait remarqué qu’il avait décroché alors il lui dit en lui secouant l’épaule :
« Eh mec, t’es plus le même depuis quelques temps. C’est à cause du type que t’as buté ? Te prends pas la tête pour ça, c’était un connard, il a eu ce qu’il méritait. »
« Sais-tu quel effet cela fait de tuer un homme ? Le sais-tu seulement ? »
Weird avait paradoxalement le regard froid et chargé d’émotions, de ses yeux coulaient paisiblement quelques larmes espacées. Puis il reprit :
« Tu veux savoir ce que l’on ressent ? »
Sinner, de la tête, faisait signe que non.
« Je vais tout de même te le dire. Au début, tu sens la colère et la rage qui grandissent peu à peu au rythme d’une mélodie imprégnée en toi, inexorablement, il y a une petite voix douce et calme qui te dit de l’écouter, qui te dit de tuer. La colère et la rage prennent alors un contrôle total sur toi, la petite voix a mué, et te gueule dessus de le buter. La plaie qu’il m’avait fait à l’épaule m’irritait horriblement, je mourais d’envie de me gratter, mais si je le faisais elle s’ouvrirait encore plus ; et, alors que ça me torturait, l’être qui avait pris le contrôle sur moi me faisait arborer un sourire jusqu’aux oreilles, je n’étais plus qu’un pantin, dont le marionnettiste avait de sombres desseins.
Ma main alla d’elle-même à ma ceinture, pour prendre mon couteau de chasse. Ma tête, tremblante, la regardait faire, puis elle se leva vers mon agresseur, mon regard défia le sien, l’espace d’un instant, jusqu’à ce que me corps tout entier se jette sur lui avec agilité, comme propulsé par une force intérieure. Surpris par mon attaque, il n’a pas eu le temps de se protéger. Je l’ai d’abord frappé à l’abdomen, il en tomba agenouillé au sol, recroquevillé, ses bras serrant sa blessure au ventre. Je le voyais hurler sa douleur, mais ne l’entendait pas, seul cette musique intérieurbourdonnait dans mes oreilles.
Ma tête se pencha sur la droite, et d’un air déçu je me disais : Quoi ? Déjà fini ?
Dès lors le dealer leva le visage vers moi, serrant les dents sous la douleur. Je lui ai souris, fais un clin d’œil et l’ai frappé du pied droit de toutes mes forces. Je le vis basculer brutalement dans la trajectoire de ma jambe, du sang giclait de sa bouche. Il était maintenant totalement affalé par terre. Il rampait pour s’enfuir et moi je me suis accroupi devant lui tout en levant l’index gauche et en oscillant la main pour lui dire : Non,non,non, tu n’iras pas bien loin… Puis je le pris aux cheveux pour lui lever la tête et délicatement je lui ai ouvert la gorge, il en suffoquait, et le sang coulait à flots au rythme de ses toussotements. Il se vidait de son sang, l’hémoglobine se répandait rapidement tout autour de lui.
J’ai eu soudain une autre poussé de colère, mon bras le frappa à maintes reprises je le retournais pour ne pas laisser d’endroits indemnes et je frappais, frappais, frappais de ce bras qu’on aurait dit mécanique et défaillant. Et il y avait encore cette musique dans a tête qui résonnait, qui martelait mon crâne.
Et d’un coup la mélodie se tut et j’ai retrouvé mes esprits. Je me suis levé en sursaut, ma main desserra et laissa tomber le couteau à terre. J’étais couvert d’éclaboussures de sang. J’étais perdu, je n’avais plus d’équilibre, et soudainement je me suis arrêter. Le silence qui régnait autour de moi était effroyable, il me terrifiait, j’en grelottait. Puis j’ai secoué violemment la tête comme pour chasser tout cela de mon esprit et je suis parti en courant. Je ne voulais pas rentrer chez moi, je n’aurais pas pu m’endormir, alors j’ai déambulé dans les rues jusqu’à l’aube et à ce moment je suis rentré chez moi pour me changer. Sous la douche, je me sentais sal, atrocement sal, je me frottait, frottait, frottait jusqu’au sang, mais cette sensation de saleté ne partais pas, car elle était enfoui en moi. Et elle ne m’a toujours pas quitté.
Voilà l’effet que ça fait de tuer un homme. Maintenant tu sais. »
Sinner était là, stoïque, bouleversé parce que venait de dire Weird.
De légers frissons d’angoisse en venaient même à parcourir son corps. Weird, pendant qu’il racontait son histoire, avait reproduit avec exactitude les gestes meurtriers qu’il décrivait, ce qui ne rendait que plus vivante son histoire.
« Ex, ex, excuses, je ne savais pas. » balbutia Sinner.
« En effet, tu ne savais pas. »
Un long silence se fut. On n’entendait que les ivrognes derrière qui chantonnaient dans la rue.
« T’as intérêt à ce que ton plan soit infaillible Sinner. »
« Il est d’enfer. » Se contenta-t-il d’affirmer.

Samedi 08/05/02 10.39 am, rue du Styx, Fearstown :
Ash, Stuff, Weird et Sinner sont assis à la terrasse d’un café. Dans la même rue et à portée de vue de ce café, une banque dont Sinner fait le topo :
« Dans cette banque, il y a de quoi se faire un max de thunes, après c’est la plage et les filles au soleil jusqu’à la fin de notre vie. Ce mardi, une fourgonnette blindée va récupérer toute la maille. Ce qu’on va faire, c’est se servir avant qu’elle passe. »
« Et comment va-t-on s’y prendre ? On entre et on dit : « Pourriez-vous nous aider à remplir nos poches ? ». »
Dit paisiblement Weird.
« Très drôle. Ash peut avoir des silencieux par son oncle, Stuff s’occupe de la caisse. »
« Vous choisissez la caisse et je la subtilise à son propriétaire. »
Ajouta Stuff.
Weird restait sceptique, quant à Ash, lui, remuait silencieusement son café. Il était déjà sur la plage, entouré de plantureuses jeunes filles avides de sexe. Ca le changerait de l’asphalte et des grand-mères antipathiques qui serrent contre elles leurs sacs lorsqu’elles le croisent. Il en poussait déjà de longs soupirs de désespoir.
« Bon. Intéressons-nous aux détails maintenant. » lança Sinner pour réveiller Ash et stimuler les autres…

Mardi 11/05/02 8.30 am, rue du Styx, Fearstown :
8.30, l’heure exacte du point de rendez-vous. Ils se sont tous rejoints au café de la dernière fois, prêts à braquer la banque. Ash distribuait discrètement sous la table les silencieux quand il demanda :
« Et la caisse Stuff, elle est où ? »
« Elle est là. » répondit-il en montrant au loin une superbe BMW.
« Oua, oua, oua » dirent-ils béats d’admiration.
« C’est une BMW M5 : moteur V8, 32 soupapes ; 4.7m de longueur, 1.8m de largeur et 1.4m de hauteur. Vitesse maxi de 250 km/h, monte de 0 à 100 km/h en 5.3s, boîte de vitesse manuelle à 6 rapports. Il y a 5 places, et les vitres avant et arrière sont électriques. J’espère que la couleur vous plaît c’est Artic Silver ». annonça fièrement Stuff.
« Où est-ce que tu l’as dégottée ? » s’interrogea Ash.
« Un quartier bourge de l’autre côté de la ville, ça faisait un moment qu’elle m’avait tapé dans l’œil. Rassurez-vous, j’ai falsifié la plaque. »
« Parfait. Tu nous attends à l’intérieur, nous on y va. » dit calmement Sinner.
« OK. » acquiesça Stuff en se dirigeant vers la voiture. Les trois autres allaient à la banque.
La rue du Styx n’avait pas de trottoirs, piétons et conducteurs se la partageaient tant bien que mal. La voie, ce matin-là, grouillait de monde. Le trio ne parlait pas, ils étaient concentrés, ils e=étaient stressés. Les gens qu’ils croisaient avaient un visage indifférent, d’autres, un regard menaçant, mais aucun ne semblait être animé d’une quelconque joie de vivre. Ils n’entendaient que le bruit des pas incessants, bruit qui s’estompa soudainement pour Weird. Près de la banque, assis contre un mur, un homme faisait la manche. Pour récolter quelques pièces, il jouait de la flûte. L’air que ce mendiant interprétait lui était plus que familier. En effet, cette mélodie si douce et si paisible était celle qui s’était répétée dans son crâne lorsqu’il assassina avec barbarie son agresseur. Les images de son crime défilait devant lui, il peinait à les chasser de son esprit pour garder son calme. Ils ne tardèrent pas à arriver face à l’entrée de la banque. Sinner prit la parole :
« Bon. On fait comme on a dit. Et les guns sont là pour faire peur et pour se défendre, O.K ? Allé on y va.»
Weird les suivit machinalement à l’intérieur de la banque, livrant un combat intérieur laborieux. La partie sombre de sa personnalité se réveillait lentement, au fur et à mesure que la musique s’accentuait en lui, au fur et à mesure qu’il luttait contre ce démon qui vivait en lui. Le trio se dispersa à l’intérieur de la banque pour ne pas attirer l’attention sur lui. Il y avait deux vigiles qu’Ash devait distrairee pour que Weird puisse les assommer. Pour ce, Ash simula une convulsion, et comme prévu, les deux armoires à glace se précipitèrent vers lui, mais il y eut un hic en ce qui concernait l’intervention de Weird. Il prit son arme dissimulé au bas de son dos et liquida les deux vigiles d’une balle dans le dos. Les clients et employés hurlèrent de panique. Sinner s’écria :
« Mais qu’est-ce qui t’as pris ?!! Tdevais juste les assommer pour qu’on les ligote. »
« C’est comme tel, ils sont neutralisés, non ? On a même gagné du temps. »
Weird vit alors le gérant s’apprêter à déclencher l’alarme, et pour le stopper il lui logea une balle dans la tempe, sans même crier garde.
« Le prochain qui essaie se verra afliger le même sort. Tout le monde se met à plat ventre et la ferme. Si tout le monde obéit, il n’y aura pas d’autre effusion de sang. »
Weird avait pris les commandes. Ou plutôt l’être maléfique qui l’avait vaincu. Il s’approcha du macchabée, prit un trousseau de clé et alla fermer l’entrée de la banque. Il revint et dit à ses deux acolytes :
« Allez remplir les sacs, j’me charge de surveiller tout ce petit monde. »
Ash et Sinner s’y précipitèrent, il n’avait jamais vu Weird dans cette état.
« Je vous en conjure, je suis cardiaque, laissez-moi sortir, je sens que je vais faire une crise. » Supplia un vieil homme en s’agenouillant devant Weird. Ce dernier leva son arme vers le vieillard et lui tira une balle en plein cœur.
« Il faut couper le mal à sa racine. » dit-il aux autres sourire en coin.
« Quelqu’un d’autre à un malaise ? » demanda-t-il sarcastiquement en agitant son arme.
Les gens, apeurés, faisaient signe que non. On les entendait pousser des gémissements qu’ils tentaient en vain de contrôler. On les voyait trembler d’angoisse, chacun se demandait :
« Pourquoi moi ? Pourquoi aujourd’hui ? Que va-t-il m’arriver ? »
Ces questions allaient demeurer sans réponses, du moins jusqu’à ce que les cambrioleurs soient partis.
Ash et Sinner revinrent les sacs remplis et virent le corps du vieil homme gisant par terre. Sinner dit précipitamment :
« Putain de merde ! Mais qu’est-ce qui t’as pris ? T’es devenu cinglé ? Bon, allé on y va. »
« Non. Moi j’y vais. » dit flegmatiquement Weird.
« Quoi ? » s’inquiétèrent les autres.
Sur ces mots, Weird les abattit froidement, prit les sacs et sortit de la banque. Il courut vers la voiture, ouvrit la porte, y jeta les sacs et s’installa à côté.
« Où sont les autres ?!! » s’exclama Stuff.
« Ils se sont faits buter par les vigiles ! Traces ! Vite ! On va se faire serrer ! »
Stuff lui obéit et démarra au quart de tour en klaxonnant pour se frayer un passage dans la masse.

Ils réussirent à quitter la ville avant que des barrages soient posés et se dirigeaient maintenant vers la frontière.
Stuff alluma la radio pour écouter un peu de musique. Une chanson fut interrompue pour un flash d’information :
« Un braquage à la banque de Fearstown causa la mort de cinq personnes, dont deux sont les braqueurs. Ces derniers auraient été tués par leur complice qui a pris la fuite avec le butin qui s’élèverait à… » Weird coupa la radio, Stuff se gara et le regarda désamparé :
« Deux alternatives s’offrent à toi : tu me suis et on partage, ou tu me lâches et je te bute. Alors ? »
Weird le regardait, attendant la réponse.
« On se connaissait depuis toujours, comment t’as pu ?… »
Weird baissa la tête, poussa un long soupir de déception , puis releva les yeux vers Stuff. En prenant son arme, il lui dit placidement :
« Mauvaise réponse. »

© Shrykull : Un plan d’enfer


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