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Le vilain petit lascar


C’est l’été. Dans un coin de la cité, Rascal est assis sur les marches de la cage d’escalier de son immeuble. Il est seul, pour changer. Depuis qu’il est haut comme trois pommes, tout le monde lui rit au nez, même ses deux grands frères le charrient. Tout ça parce qu’il n’a pas un physique des plus avantageux. En plus, il n’est pas le genre à braquer les pauvres grands-mères dans la rue, à chercher les gens où jouer les prétendues victimes de la société raciste contemporaine ; et donc il ne traîne pas avec les autres branleurs de la cité. Et s’il ne traîne pas avec ces garnements, c’est qu’il ne veut pas que les gens mettent une étiquette « délinquants » sur tout ceux qui vivent dans les banlieues ou qui se fringuent en jogging.
Avec les filles, c’est pas trop le truc non plus, elles sont plus attirées par les branleurs casse-coups qu’ont une réputation de gros durs. Et ouais, la réputation fait tout ici, jugés à partir de préjugés non fondés et fallacieux, ils vivent en se référant à des rappeurs « cainri » qui prennent de l’ecsta, fument des joints à longueur de temps et qui prennent les meufs pour des objets.
Même si ces mecs font de la bonne musique et qui s’emplissent les poches avec deux ou trois singles, ils ne sont pas des models de vertu pour autant. Et ça, Rascal le sait pertinemment. Il ne veut pas se fonder un avenir aussi superficiel qu’improbable.
Alors il taffe dur en cours, respecte les autres, cherche pas les emmerdes et ça fait golri les autres. Mais ce qu’il se dit à ces moments-là, c’est que dans quelques années c’est lui qui rigolera. Parce que lorsqu’il aura un job, un avenir, un lieu potable où crécher ; les autres, eux, seront sur les bancs d’un commissariat pour avoir dealer, ou alors six pieds sous terre pour avoir péter plus haut que leur cul et s’être faits criblés de balles en ayant essayer de carotte quelqu’un.
Alors Rascal prend son mal en patience, attendant que la bonne étoile vienne lui rende visite sur les bancs de l’école.
Et elle vient d’arriver. Rascal a maintenant seize piges, le poil aux pattes, au menton, et tout le tralala…
Le Biactol n’a pas été inutile, les pompes non plus, car maintenant les filles le kiffe bien.
Comme je le disais, sa bonne étoile lui rend enfin visite. Elle s’appelle Venusta. Il s’entend bien avec elle, elle n’est pas frivole comme les autres tasspés de son lycée. Alors que les autres ne se préoccupent que de choses futiles, comme l’assortiment chaussures-pantalon-haut-vernis-mascaras certes fort énervant mais peu vital, elle, a atteint un niveau intellectuel et surtout une liberté de penser qui l’amène à avoir sa propre opinion du monde… Ils sont tous deux sur la même longueur d’ondes. Ils s’entendent vraiment bien. C’est cool… Respect… Bon, reprenons.
Ils sortent ensemble maintenant, elle est « chanmé » comme il dit. C’est vrai qu’il a pas choisi la plus moche en plus. Elle est charmante comme diraient les marseillais.
Ça commence à devenir hot entre eux deux, ils font des trucs chaud-time, cuni, gros câlins, « p’tit’ pipe » comme ils disent. La première fois qu’elle lui en a fait une, il s’est rappelé la première qu’on lui a fait. C’était quand il était en famille avec sa famille. Il était partit avec sa meuf dans un coin tranquille à l’abri des regards indiscrets… C’était le dernier jour du séjour. Dans la nuit, il devait reprendre la route avec la mifa. C’était donc le soir, sa copine l’avait plus que bien chauffé, « chaud comme la braise » qu’il était, ils se sont allongés dans un coin tranquille, et sans qu’il est rien a demandé, elle est doucement descendit vers Popol, et ce dernier a plutôt été content qu’on lui passe un petit bonjour.
L’heure du départ était déjà dépassé et son daron le cherchait partout. Et quand il l’a repair, il s’est approché tout doucement pour voir ce qui se passait.
Et alors que Rascal était gonflé à bloc, les yeux plissés sous le plaisir, il dit à sa meuf de lâcher prise parce que le cyclope allait pleurer, et alors qu’il rouvrait les yeux en poussant un râle de plaisir, c’est le visage béat de son daron qu’il vit et non le beau ciel étoilé… Son râle de jouissance c’est brusquement changé en un hurlement d’effroi que déchira la paisible nuit.
La meuf l’a laissé en plan en plus, il s’est senti trop mal. C’est pourquoi il était plutôt réticent après à ce genre de pratiques, il avait toujours peur que son daron le grille encore. Mais là c’est totalement différent, il est avec une meuf qu’il aime. Et ses appréhensions il les a foutues au placard.
Ils l’ont fait. Quoi ? tu devines pas ? tu veux que je te fasse un dessin. Non, oublie, tu serais capable de dire oui. Oui, ils l’ont fait. Pour eux c’est quelque chose qu’à de la valeur, c’est pas n’importe quoi, c’est pas sans sentiments. Et quand c’est fait avec amour, ça passe beaucoup mieux, même si c’est la première fois.
Y avait une bonne ambiance, y avait connivence si je puis dire, et voilà c’est venu, et aucun ne regrette. Même si ça a été un peu douloureux pour elle, le fait de savoir qu’elle ne l’a pas fait avec un connard qui voulait juste se vider les burnes et qui y est allé comme une brute, elle le voit sous un angle totalement différent. Et pour lui non plus c’est pas venu comme ça, au feeling. Déjà, la capote, c’était un peu galère, mais il fallait la mettre, ne serait-ce que pour elle, pour eux. Alors il a pris son courage à deux, puis Popol, et la capote, et il l’a enfilée, comme une chaussette. Et même si ça a été un peu laborieux, le fait de savoir qu’il l’ont fait par amour, ça, c’est puissant, ça, ils ne le changerait pour rien au monde. Car c’est ensemble qu’ils ont passé cette épreuve et ils s’en sont bien sortis.
Elle avait déjà pensé à le faire avec un mec qu’elle connaissait pas vraiment, qu’elle ne reverrait pas, qu’elle n’aimait pas vraiment et qui lui plaisait juste comme ça. De la sorte, si ça c’était mal passé, elle n’aurait pas eu à le revoir, il ne lui aurait pas fait de coup de pute, elle ne se serait pas sentie mal. Lui aussi y avait déjà pensé, pour ne pas faire de faux pas, ne pas lui faire mal, pour que tout se passe bien. Mais tous deux y ont rapidement renoncé, et heureusement, car sinon ils auraient vraiment perdu quelque chose. Elle lui avait déjà dit qu’elle avait pensé à leur faire avec un inconnu, et si elle l’avait fait, il aurait toujours voulu être avec elle, car il comprenait son appréhension. Mais à l’inverse il ne lui avait pas parlé de sa pensée, il trouvait cette idée finalement ridicule. Il préférait acheter des bouquins qui en parle, accumuler assez de connaissances pour que ça se passe bien, et il se disait que si ça se passait mal, ce n’est pas ça qui foutrait la merde entre eux deux, car s’ils s’aiment, ils arriveraient à passer au-dessus et à aller de l’avant. Et voilà, ils sont encore ensemble, et ils ne regrettent rien.
Les années passent, notre petite racaille en pyjama à six cents balles est toujours avec sa copine, et il suit des études pour devenir sexologue-psychiatre dans un planning familial d’un quartier chaud de sa banlieue. Il sait que les jeunes ne disposent souvent pas d’assez d’informations, et qu’ils ne bénéficient pas vraiment de l’aide et du soutien dont ils auraient besoin. Alors notre banlieusard au grand cœur que les gamins de son quartier méprisaient dans sa jeunesse, va finalement se retrouver à aider leurs gamins, car trop préoccupés par le besoin de paraître riches ou respectés, ils en oublieront que leurs enfants sont perdus, et qu’ils cherchent des réponses à des questions que même les plus richissimes et adorés rappeurs ne résolvent pas.
Et c’est finalement un petit lascar qui faisait golri les cons, qui va offrir à leurs gosses la possibilité de s’en sortir, qui va leur éviter de choper des putains de saloperies, mais avant tout qui sera toujours là pour les écouter et pour les aider. Tout ça parce que gosse, il n’a pas laissé les autres petits durs l’influencer et qu’il a trimé par ses propres moyens pour sortir de cet engrenage qui sévit dans ses cités-dortoirs.

© Shrykull : Le vilain petit lascar


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