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Voilà un long moment que je le cherche désespérément. Je ne peux aller la voir sans lui.
Je piétine de parts en parts mes appartements. Je m’agenouille pour regarder à même le sol, sous un meuble ou je ne sais où encore ; je grimpe à une chaise et ausculte la cime poussiéreuse de mes armoires, me voilà maintenant vidant frénétiquement tiroirs et étagères ; soulevant draps et matelas ; glissant ma main sous le lit, sous la commande, comme si mon obsession m’avait aveuglé et que je ne pouvais désormais le chercher qu’à tâtons.
Mon énervement s’accentue au fil du temps, je grogne, je râle, fais de continuels va-et-vient. Je repasse trois fois aux mêmes endroits.
Je cherche, je cherche, je cherche, mais en vain.
Je sens grandir en moi une indicible lassitude, un profond désespoir. Où est-il donc ? Où ai-je bien pu l’égarer ? Qu’importe. J’abandonne.
Mais voilà qu’une voix me dit de ne pas lâcher prise, que je me rapproche du but, que mes efforts seront récompensés. Alors, dans un mouvement de désolation, d’affliction accablante, je reprends confiance en moi et me relance dans la quête de cet objet inestimable…
Et me voilà relancé, je me remets à explorer les confins obscurs de ma chambre, m’aventurant dans les profondeurs glaciales et émétiques de ma corbeille à linge sale, laissant ma main en pâture aux moisissures de mes chaussettes, et mes muqueuses nasales en proie à l’acidité de ces odeurs nauséeuses qui y règnent. Mais voilà que je suffoque, que j’ai des vertiges, la tête me tourne affreusement je n’en plus de cette odeur fétide ; alors je me jette hors de cet endroit abject et me dirige vers la fenêtre pour y recouvrir mes esprits.
Soudain l’illumination. Une lumière me guide, éclaire mon esprit obscurci par le désarroi qui m’opprimait. Et, instinctivement, je baisse mon pantalon et mes yeux se posent subséquemment sur ce qu’il dévoile. Soulagement et ridicule m’envahissent : je l’ai enfin trouvé. Des larmes de bonheur s’exilent de mes yeux et je souris : ma quête est enfin terminée. Je tombe genoux à terre, regarde et élève mes prières au ciel, et remercie du plus profond de mon être les cieux. Je l’avais sur moi depuis le début : mon caleçon fétiche.
Dès lors je peux achever de me préparer, et expressément rejoindre ma Dulcinée.